Xavier Mussat

Exposition-vente rétrospective

Du 7 au 21 décembre 2024, avant les fêtes de fin d’année, le SoBD propose une exposition-vente rétrospective présentant plusieurs dizaines de planches et dessins originaux de Xavier Mussat couvrant plus de trois décennies de vie artistique. Rendez-vous dans la Galerie Cécilia F. à quelques mètres du salon.

Xavier Mussat

Xavier Mussat est un auteur rare, qui distille depuis trente ans ses explorations du soi et de l’ancrage par le trait.

Après des études aux Beaux-Arts d’Angoulême, où il travaille ensuite dans l’animation, il cofonde la revue et maison d’édition ego comme x, avec Loïc Néhou et Fabrice Neaud. Ils érigent en principe, parmi les premiers, l’autobiographie en bande dessinée. Sainte famille, le premier livre de Xavier Mussat, y paraît en 2001. Il raconte une enfance marquée par la disparition volontaire du père, la fin de cette enfance et le début de la colère. Son style est élégant, ses phrases longues, d’un rythme grave qui ne le quittera jamais. Son trait est minutieux, dense et hachuré, traversé par des éclairs caricaturaux qui dessinent une parenté nasale avec son père. En 2014, après dix ans d’activité dans l’illustration jeunesse et plusieurs albums publiés, Mussat devient professeur de bande dessinée à l’école CESAN. Il poursuit dans l’autobiographie avec Carnation, chez Casterman. La relation qui dicte le fil narratif sur près de 250 pages est cette fois amoureuse, déliée, tourmentée. Ce second livre marquera la fin, à ce jour, de l’autobiographie pour l’auteur. Et l’émergence de thèmes dans son œuvre, notamment la permanence du lieu. Après la maison familiale puis la ville d’Angoulême le lieu prendra le pas sur la représentation des personnages dans son troisième livre. Les Pistes invisibles, paraît chez Albin Michel en 2023, c’est une continuation et une rupture : une fiction inspirée de faits réels, à la première personne, en vision subjective, où le héros raconte son enfoncement dans une forêt, jusqu’à la disparition au regard de la société.

Xavier Mussat – Les Pistes Invisibles

Mussat s’y réinvente techniquement et graphiquement. Finies les hachures, il dessine par masses de noir qui deviennent des aplats de couleur par la magie de l’outil numérique. Surtout, nourri par ses expérimentations musicales et graphiques au sein de son label Apocope, et ses illustrations de concrétions géologiques dans le recueil Horst (La 5^ecouche, 2021), il explore l’image abstraite, et propose un récit qui étire au maximum la distance texte-image. L’écriture se resserre, se poétise, le dessin est immersif, sensoriel. Le chaînon manquant ? Un petit carnet rempli de dessins automatiques, perdu en 2016 au bord d’une rivière, et dont il fait le récit dans 78°N 15°E (SoBD, 2024) un titre paroxystique de l’endroit, on ne se refait pas.

Quelques-unes des pièces présentées…