La BD catalane, qui a joué un rôle central dans l’histoire du neuvième art en Espagne, a été au cœur des discussions durant toute une journée. Rappelons que la province català a donné naissance au tebeo, (terme unique de l’Espagne) consacré dès les années 1930, à la suite de l’engouement populaire pour la revue TBO (1917-1998).  Au-delà de cette industrie culturelle florissante qui constitue aujourd’hui un patrimoine culturel imposant, la BD catalane, valencienne et des Îles Baléares a été ensuite le centre d’une activité intense de remise en question de cette même industrie à bout de souffle durant la transition démocratique (1975-1982).

Unique dans ses postulats, la BD català c’est illustré par son profil underground ou encore sa contestation militante. Des rupture donc, qui nous amènent à une actualité de création et d’édition multiformes, accompagnée d’une recherche multidisciplinaire en pleine croissance, dont le fil rouge, durant cette journée d’étude fut la mémoire :

Mémoire graphique, pour ce qui induit des problématiques de préservation et valorisation.

Mémoire linguistique qui revendique une production en langue catalane et ce depuis les prémices de son histoire.

Mémoire traumatique, celle de la défaite républicaine et des années de dictature.

Mémoire biographique ou autobiographique récupérant des voix du passé, dans un souci de transmission et de dialogue entre les arts.

• 📌 Des interventions sur ses origines et son évolution historique, notamment celles de Jaume Capdevila (Kap) et Jordi Riera.

  📌La transition démocratique et ses répercussions avec des discussions sur les revues alternatives et les figures majeures du féminisme graphique comme Núria Pompeia.

  📌 Mémoire et création contemporaine avec des analyses sur les œuvres autobiographiques et biographiques marquantes.

Deux tables rondes ont enrichi cette exploration :

🗣️ Des auteurs catalans, valenciens et baléares (Kim, Marika, Laura, Rafel Vaquer et Paco Roca) ont partagé leurs souvenirs de lecture et de création.

🏛️ Quatre institutions majeures dédiées à la BD ont présenté leur travail de préservation et de valorisation (Centre del Còmic Micharmut, Museu del Còmic de Sant Cugat, Clúster de Còmic de Mallorca, et le Museu Nacional d’Art de Catalunya).

La journée s’est conclue dans la convivialité avec un pot de l’amitié et une présentation d’œuvres du Musée de Sant Cugat par Antoni Guiral.

Une édition sous le signe de la transmission

Cette journée a permis de mettre en lumière un patrimoine graphique singulier tout en ouvrant des perspectives de recherche et d’échanges entre spécialistes, auteurs et amateurs de BD. Une  expérience qui a permis d’apprécier l’importance de la BD catalane dans le paysage artistique européen.