Le SoBD met en place un système de rémunération
des auteurs en signature
dès son édition 2019
[Paris – novembre 2019] Le SoBD, salon de la bande dessinée au cœur de Paris, ouvrira ses portes les 6, 7 et 8 décembre prochain. À cette occasion, un système de rémunération des auteurs en dédicace est mis en place. Il profitera, dès cette édition 2019 du SoBD, à une cinquantaine d’auteurs qui signeront sur les tables d’une douzaine d’éditeurs.
« Les auteurs font assurément venir du public sur les salons et festivals, explique Renaud Chavanne, et ils font aussi indéniablement vendre des livres. Il nous semblait donc légitime de nous pencher sur une rémunération, d’autant que leur situation économique n’est pas facile depuis déjà quelques temps. »
Si le constat est aujourd’hui largement partagé, aucune solution ne semblait se dessiner, la problématique prenant la forme d’un serpent de mer. « Nous avons cherché à nous rapprocher des fédérations d’auteurs ou d’éditeurs, afin de trouver une solution, mais sans trouver d’interlocuteurs. Nous avons donc pris le taureau par les cornes et proposé directement aux éditeurs présents sur le SoBD une solution raisonnable et opérationnelle. Et l’accueil a été très positif et enthousiaste. »
Le principe de rémunération mis en place repose sur la participation de plusieurs acteurs, fondée sur le principe du volontariat : le SoBD prend en charge une partie de la rémunération de l’auteur, à la condition que l’éditeur en assume une autre partie, égale.
Le montant de la part apportée par chacune des parties est de 30 €, soit un total de 60 €, ceci pour une séance de signature de 2 à 3 heures. Le niveau de rémunération de l’auteur est donc d’environ deux fois le SMIC.
« Nous espérons que ce montant pourra être abondé d’une troisième partie, de 30 € également, qui pourrait être pris en charge par le CNL, par les sociétés d’auteurs ou par tout autre institution concernée, poursuit Renaud Chavanne. Nous avons pris des contacts, notamment avec le CNL, mais qui sont restés sans écho à ce jour. Pourtant, notre solution à de nombreux mérites. Elle est raisonnable, chaque partie apportant un montant qui est supportable, et responsabilisante puisque sont sollicitées les entités qui profitent de la présence de l’auteur. » En cas de participation d’une institution au mécanisme de rémunération, celle-ci atteindrait 90 € pour une séance de signature.
Ce système peut aisément être répliqué sur les très nombreux événements de bande dessinée qui participent à la vivacité du milieu de la bande dessinée en France. « Un petit festival qui accueille 10 ou 20 auteurs pourra trouver 300 ou 600 € pour les rémunérer, dans la mesure où les éditeurs participent à la démarche. Certes l’équation n’est pas aisée, et c’est une charge de plus, y compris pour nous-même sur le SoBD. Mais elle est légitime, supportable et a une justification économique, puisque les signatures soutiennent les ventes, la notoriété des livres et la fréquentation des événements. »
Le principe du volontariat reste toutefois nécessaire, sachant que certains éditeurs disposent déjà de méthodes alternatives de rémunération des auteurs, notamment via des droits d’auteurs supérieurs versés sur les volumes vendus lors des signatures.
Rappelons qu’en 2018, le SoBD a consacré 17% de son budget global à la rémunération et au défraiement des auteurs et artistes présents sur l’événement. Un ratio qui s’élève même à 23,4% hors valorisation des contributions en nature.
Une concertation avec les éditeurs sera menée pendant le SoBD, afin d’évaluer le dispositif, et une enquête sera effectuée auprès des auteurs afin de compléter cette évaluation.